Duke Nukem Forever

6 Note générale
Arts: 4/10
Gameplay: 5/10
Fun: 7/10

- Gameplay fun - Duuuuuuukkkkkkeeee - Divertissant - Varié - Drôle - Complètement décalé - Kitichissime - L'humour et les références

- Seulement 2 armes à la fois - 3 à 5 ans de retard technologique - Dirigiste - Mal rythmé - 30€ trop cher - Buggé

Attendu par beaucoup comme le messie des FPS, Duke nukem forever est enfin disponible Sur XBOX 360, PC, PS3 . Est-ce que l’attente en valait réellement la peine?

La légende

Pour comprendre tout ce tumulte autour de Duke nukem forever faisons un petit retour dans le passé.

Revenons au  début des années 90, au moment où l’histoire de Duke commence. La licence Duke Nukem est peu connue malgré deux jeux de plateforme édités par Apogee Software. Le troisième épisode Duke Nukem 3D créé par une nouvelle équipe 3D Realms prend l’orientation d’un jeu de tir en vue subjective sur PC. Il sort en Janvier 1996, un pari plutôt risqué au vu de la concurrence omniprésente (Rise of the Triad, Doom2, Heretic, Hexen, Dark Force,…). Malgré cela, aidé par d’indéniables innovations, Duke Nukem 3D marquera l’histoire des jeux vidéo d’un coup de boots et laissera son empreinte bien plus profondément que tout ces autres FPS. Avant tout grâce à Duke, le héros ou plutôt l’anti-héros du jeu, un espèce d’hersât de Dolph Lundgren, gonflé de testostérone, botteur de cul d’Aliens, athlète, tireur d’élite et playboy pourvu d’un humour sarcastique. Il s’intègre dans un scénario d’invasion extraterrestre rocambolesque prétexte aux scènes d’action le plus improbables. De plus, le jeu utilise le très performant Build Engine un moteur graphique développé par 3D Realms et Ken Silverman. Il permet un modding facile, des plans inclinés, la possibilité de regarder en haut et en bas, des interactions, des destructions de décors, ainsi qu’un très bon rendu graphique. Mais surtout, Duke Nukem 3D fourmille d’innovations de gameplay, il parle, saute, nage, donne des coups de pied, vole, joue au billard, au flipper, casse des objets, drague les filles… Pour ne rien gâcher, l’arsenal varié et puissant sert de pierre angulaire à un gameplay nerveux nourri d’un level design ingénieux, fourmillant de détails, d’interactions et de caches secrètes. Les ennemis sont drôles et proposent un challenge intéressant durant la trentaine de niveaux passant de Los Angeles à la Lune. Histoire de parfaire ce tableau déjà idyllique, Duke Nukem 3D est l’un  des premiers jeux donnant la possibilité de jouer en ligne et deviens l’une des premières plate forme de pro-gaming. Atteignant un succès autant critique que commercial Duke Nukem 3D atteint rapidement le rang de jeu culte. Ce succès mérité lui permet d’être décliné sur de multiples plateformes et rapidement les fans n’attendent plus qu’une seule chose : une suite!

Vidéo de gameplay de Duke Nukem 3D de 1996.

L’arlésienne

Duke Nukem 3D se termine sur un écran annonçant « Look for a Duke Nukem 3D sequel soon » (« Attendez-vous à une suite de Duke Nukem 3D bientôt »). Après un tel succès, commence officiellement en 1997 la réalisation de la suite baptisée « Duke Nukem Forever ». Au départ prévu sur le moteur de Quake 2 en 1998, 3D Realms opte pour l’Unreal Engine obligeant le studio à recommencer tout le travail à zéro. Les ambitions des développeurs sont à la hauteur des attentes des fans, ainsi le groupe Megadeth enregistre les musiques du jeu et une bande annonce très impressionnante est diffusée à l’E3 de 2001. Puis durant les années qui suivent, le studio s’empêtre dans un développement anarchique, recommençant le jeu régulièrement sur de nouveaux moteurs. Limitant les annonces, Duke Nukem Forever devient l’un des « Vaporware » les plus cités par la presse qui ne cesse d’ironiser sur une hypothétique date de sortie. Le 18 décembre 2007, une partie de l’équipe crée en cachette un teaser du jeu basé sur une évolution de l’unreal engine 2,  ce qui redonne espoir à la communauté de fans. Espoir qui s’effondre suite à la liquidation judiciaire et à la fermeture de 3D Realms en mai 2009. Le développement du jeu est arrêté jusqu’en 2010 lorsque « Gearbox Software » dirigé par un ancien de 3D Realms rachète les droits du jeu et recommence son développement. Durant l’événement PAX 2010 la première démo jouable du titre est présentée. Le jeu est enfin annoncé pour le 10 juin 2011.

Le trailer de l’E3 2001.

14 ans plus tard…

Après une quinzaine d’années, me voici finalement en face de la barre de progression d’installation du fameux Duke Nukem Forever. Séparé par quelques Méga de l’introduction, je me remémore toute les parties endiablées en LAN de Duke Nukem 3D. A l’époque, on s’octroyait un week-end à trimballer son PC chez un pote, à galérer en installant un réseau local avec des T et des câbles RJ45, pour finalement s’entre-tuer 4 heures plus tard à Warcraft 2 et à Duke Nukem 3D dans la joie et la bonne humeur.

L’installation se termine enfin, la vidéo d’intro démarre reconstituant les événements de Duke Nukem 3D enrobé d’un habillage Seventies. Je configure rapidement les touches de mon clavier et j’attaque directement le bestiau en « hard ». Le jeu démarre sur quelques scripts un peu basiques, la possibilité de dessiner sur un tableau les pires bêtises. S’en suit l’arrivée dans un stade de foot américain où l’on bourrine au lance-roquettes mitrailleur un cyclope géant. Une fois le boss vaincu on lui arrache l’oeil qu’on utilise pour marquer un Touchdown. La caméra s’éloigne petit à petit, laissant place à un écran géant au milieu d’un salon, en face duquel Duke Nukem se fait faire une fellation par deux filles. Duke sort quelques répliques à l’humour bien gras et le jeu commence. Après une mise en bouche pareille, Il n’y a pas de doute, je joue bien à Duke Nukem Forever. J’enchaîne plusieurs heures de jeu non stop, passant du « Duke Palace »(une sorte d’immeuble Casino), à la ville de Las Vegas en ruine et je parcours ensuite le désert de Mojave au volant d’un Monster Truck.

Bande Annonce de Duke Nukem Forever.

Arrivé à la moitié du jeu, je suis bien obligé de constater que la réalisation est clairement datée, les textures sont pauvres et les animations basiques. Rien d’inattendu au vu du développement chaotique du titre. La qualité des graphismes datant de quatre à cinq ans était aussi prévisible que la pauvreté du scénario dans la plupart des blockbusters hollywoodiens. Le jeu souffre de bugs d’animation ridicules et de défauts technologiques, certains choix de modeling ou encore l’ignoble flou d’arrière plan servant maladroitement de cache misère.

Mais, après avoir fini le jeu, je n’ai finalement pas été gêné par le rendu. J’ai même plutôt trouvé que ça contribuait à l’ambiance rétro kitch du titre.

Passé la déception technique, la maniabilité rapide et intuitive de Duke Nukem 3D n’est que partiellement retranscrite et souffre de choix étranges de la part des développeurs. Duke voit ses contrôles ralentis et semble contaminé par le syndrome « bidasses de Call of Duty ». Cette terrible maladie affecte presque tout les first person shooter sortis depuis cinq ans et n’as malheureusement pas épargné Duke. Elle l’empêche de prendre plus de deux armes à la fois, tout en lui donnant une fois à couvert un rechargement automatique de ses point de vie. Heureusement, cette jauge de vie rechargeable n’est pas qu’une drôle d’idée et sert surtout de pivot au gameplay. La jauge de vie prend ici le nom d’Ego, augmentant suite aux interactions du joueur envers certains éléments de l’environnement. Allant des altères de 300 kg aux magazines coquins, ce système propose finalement une alternative au pack de vie plutôt ingénieuse et souvent propice aux gags les plus délirants.

L’arsenal de Duke n’est pas en reste. On y retrouve toutes les armes de Duke 3D comme le shotgun toujours aussi violant, le mitrailleuse multitubes « l’Eventreur », la fameux lance-roquette mitrailleur « Dévastator », l’arme qui rapetisse les ennemis « The Shrinker », les mines laser et j’en passe.

Les ennemis sont fidèles à la série, certains sont très coriaces, d’autres se téléportent, mais ne vous attendez pas à beaucoup de finesse de leur part. L’IA qui les contrôles est basique et ne surprend jamais. Les boss sont pour la plupart vraiment coriaces (surtout l’Octoroi en hard) mais là encore rien d’insurmontable ou de notablement extraordinaire.

Le level design dirigiste manque des passages secrets qui pimentaient son aîné. Mais il palie ce défaut par de multiples styles de jeu comme la conduite des véhicules télécommandés ou l’excellent chapitre du Duke Burger: Duke y est rapetissé au milieu d’un cuisine et doit éviter les friteuses et les plaques chauffantes tout en sautant sur des pains burger. Malgré un manque de gestion du rythme évident, les niveaux se succèdent et ne se ressemblent pas, proposant tour à tour des défis plus insensés les uns que les autres.

La musique est presque inexistante et se contente de remanier les morceaux de Duke Nukem 3D avec plus ou moins de savoir-faire. Mais où est donc passé la musique de Megadeth prévue à l’origine? Une histoire de droits d’auteur sans doute. Heureusement pour nous, Daniel Beretta le doubleur d’Arnold Schwarzenegger prête sa voix au Duke.

Le multi joueur est ultra classique. L’une de ses seules particularités est que le drapeau du capture de flag ait été remplacé par une strip-teaseuse. Le reste se rapproche du multi-joueurs de Duke Nukem 3D avec quelques items a débloqué. Pas vraiment addictif, mais efficace et bourrin, il reste en deçà de ce qu’on peut trouver dans la plupart des gros « doomlikes » multi joueurs de 2011.

Conclusion

Globalement; ce DNF n’est pas le digne successeur de Duke Nukem 3D, très loin de là même, la faute à son développement chaotique de 14 ans qui entache le jeu de défauts impardonnables. Pourtant à l’image d’un film de série B ce jeu reste indéniablement fun, proposant même quelques moments inoubliables et de multiples interactions qui lui sont propres. Car c’est bien ça qui sauve ce jeux de la catastrophe : c’est son coté unique. Et bien oui, en 14 ans aucun jeu n’a proposé ce que Duke Nukem Forever propose : du fun et encore du fun. A cette époque de jeux édulcorés il fait office de coup poing dans la gueule à toute la production vidéo ludique sortie ces dernières années. Pour ma part, je n’ai vraiment pas vu les heures passer, je me suis bien marré, le déroulement du jeu m’as fait voyager, le multi est bien bourrin, les défauts techniques ne m’ont pas dérangé, je dois donc admettre que je trouve ce jeu plutôt bon. Je le conseille essentiellement aux fans qui y retrouveront l’ambiance et le coté décalé du Duke 3D.

Finalement la seule chose qu’on peu réellement lui reprocher c’est d’être sorti 4 ans trop tard et donc d’être vendu 30€ trop cher .

testé par Silph sur i720,8Gmem,560ti,WIN 7 remerciement à Panda.

 

Laissez un commentaire